Fil d'Ariane
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- Education culturelle et artistique à l’école
Le président de la République a fait de l’éducation artistique et culturelle une priorité et a fixé un objectif : 100 % des enfants touchés par les trois dimensions *1:
• la pratique artistique,
• la fréquentation des œuvres et la rencontre avec les artistes,
• l’acquisition de connaissances dans le domaine des arts et de la culture.
Un consensus : pour l’avenir de notre société
Les études scientifiques et les initiatives relevées dans les territoires nationaux et l’étranger attestent que la sensibilisation aux pratiques culturelles et artistiques, dès le plus jeune âge et avant même l'entrée à l'école maternelle, puis au cours de toute la scolarité, favorise la curiosité, la capacité de comprendre et de manipuler les concepts abstraits et d’acquérir une habilité accrue à utiliser son imaginaire et son intelligence pour apprendre, ainsi que la construction d’un meilleur jugement. Le rapport de l’enfant, du jeune au symbolique et à l'expérience sensible, l'éveil à la créativité, la découverte de la culture comme espace d'échanges avec autrui, de connaissance de soi et du monde, comme mode d'expression et vecteur de lien social, constituent des enjeux essentiels pour l'avenir de notre société. La nécessité de l’éveil artistique et culturel des jeunes enfants fait aujourd’hui consensus.
A l’école , l’éducation artistique et culturelle « c’est au nom de la démocratisation culturelle et à l’égalité des chances, qu’elle s’est développée depuis les années 70,de la mise en place en 1973 du «10%» (10% de l’horaire scolaire consacré aux enseignements et pratiques artistiques) , en passant par Jack Lang, qui dans les années 2000, lançait un plan de cinq ans pour développer les arts et de la culture, de la maternelle au bac. Où en sommes-nous? De l’école primaire au collège, un élève sur quatre n’est pas concerné par une «action» ou un «projet» relevant de l’éducation artistique et culturelle, constate une étude de la Depp*2.» relate un article d’un quotidien national*3, et il poursuit et cela peut se limiter à qu’une seule « sortie au musée ».
A l’école on forme à un métier, c’est légitime. Mais est-ce suffisant ?
L’utilitarisme et le matérialisme pèse sur l’ensemble de la société. Le temps du confinement nous a clairement montré qu’il faut reposer la question de la pensée désintéressée pour retrouver un horizon libérateur ; s’intéresser à la conscience individuelle et à la possibilité de chacun d’être le protagoniste du sens et des valeurs et de la liberté et ainsi être capable de contribuer à la société.
L’art dans l’instruction publique française occupe une position dégradée, il ne joue pas son rôle d’émancipation dans l’éducation républicaine.
Des générations d’élèves « Privées de nourriture esthétique, sont poussés à n’accroitre que la partie de leur conscience compatible avec l’utilitarisme et le matérialisme (….).C’est un pan entier de la conscience qui voit son essor compromis pour les générations futures (….) (elles) vont effectivement se révéler ignorantes dans ce domaine, dépourvues de culture artistique et, surtout, insensibles à la fécondité métaphysique du monde esthétique.»*4
Et pourtant « La source immédiate de l’œuvre d’art est l’aptitude humaine à penser »*5
Pour le chercheur à l’Ecole pratique des Hautes Etudes Jean Miguel Pire* qui s’est penché sur l’histoire du volontarisme culturelle de l’Etat « Le loisir studieux ou Otium*4 est tout ce qui nous permet de mieux comprendre le monde qui nous entoure, de nous construire sans préjugés et ainsi contribuer au bien commun. »
L’art le permet et il occupe à ce titre une place de choix.
« L’histoire des arts favorise un usage moins cartésien de l’intelligence : léger, discontinu, profond ou superficiel, mêlant la mémoire, l’imagination, l’expérience, le sens et la raison, suscitant la rêverie, la flânerie, le vagabondage, la sérendipité, le flottement. Mêlant tous les registres possibles de la conscience, l’histoire des arts semble un atelier de l’otium. Elle pose à nouveaux frais la question du rôle de l’art dans l’éducation, non seulement comme moyen de l’épanouissement mais aussi comme contenu de la connaissance, susceptible d’éclairer le réel dans sa complexité. »*4
L’histoire, la théorie artistique et la pratique s’articulent naturellement à l’ensemble des disciplines, littéraires comme scientifiques. « Par nature transversales, capables de susciter une étendue de connaissances allant des plus techniques aux plus spéculatives, les œuvres d’art sont pourtant susceptibles de porter une pluridisciplinarité féconde » et « la sensibilité et l’émotion peuvent être vecteurs d’apprentissage dans toutes les disciplines »*4.
Ce qui est remis en question aujourd’hui, accentué par l’arrivé du Covid, c’est l’hégémonie de la marchandisation qui nous conduit à des catastrophes humaines, culturelles, sociales, sanitaires, écologiques et environnementales.
L’hégémonie du rationalisme cartésien et de l’utilitarisme menace le projet républicain ainsi que notre société.
L’hégémonie de la culture spectacle qui standardise les attentes, qui formate les désirs, qui asservit l’art à la finance et en dégrade l’image et la valeur symbolique menace l’individu et la société et doit être contrée d’urgence par l’éducation. On se souviendra de la prophétie de Malraux, grand défenseur et promoteur des arts : « Le XXIe siècle sera celui de la spiritualité ou ne sera pas. » ! En 1994 déjà, André Chastel, grand historien d’art aux nombreuses fonctions à l’Université, au Collège de France, à l’Inventaire général écrivait dans journal le Monde : « l’histoire de l’art me parait (…) une discipline plus utile que jamais. Nous sommes intoxiqués par la production visuelle et les médias. Si on ne créait pas des points de résistance et de contrôle critique, la soumission à la culture approximative fournie par les médias (deviendra) vite synonyme d’abêtissement. »*6Il faut replacer l’art et la culture au centre de l’ambition démocratique. L’Etat doit devenir protecteur, à l’école, par l’éducation, il doit véhiculer les critères d’humanité et non de rentabilité.
Pas l’art-divertissement, objet de consommation ou de profit, vidé de sa substance !Mais l’art qui délivre un savoir sur le monde, qui développe le for intérieur, la conscience dans un objectif d’empathie à son prochain, son jugement et son libre arbitre.
Il est nécessaire de faire un bilan des 20 ou 30 dernières années et de comprendre comment nous en sommes arrivés là. Il faut mettre en cohérence les analyses, les initiatives existantes, les orientations politiques en matière d’éducation, développer les partenariats et mettre en œuvre les enseignements et les outils. Il faut réunir tous les acteurs et élaborer une vraie relance avec une vision, des objectifs, des moyens, des outils et des livrables sur un planning jalonné et suivi. La sensibilisation à l'architecture dans le cursus éducatif va elle aussi s'avérer un levier fortement contributif aux nécessaires évolutions.
L'architecture est une discipline, un "art" qui embarque et combine intimement à la fois les dimensions opérationnelles, matérielles, fonctionnelles, "utilitaires" et les dimensions artistiques, sensibles et émotionnelles, culturelles et humanistes, sociétales et historiques, environnementales, philosophiques et politiques dans son processus de création et dans les œuvres qu'elle engendre.
De ce fait l'architecture offre des opportunités immédiates à la réalisation d'approches holistiques dans l'éducation, au décloisonnement des pensées et des actions, à l’expression de la sensibilité , à l'interdisciplinarité et à l'apprentissage du travail collaboratif, véritable éducation au vivre ensemble et à l'enrichissement collectif par la participation active des parties prenantes aux projets d'une société. L’architecture permet également de relier le passé à l’avenir, le patrimoine redeviendra pour le jeune une affaire de mémoire et d’identité, un sujet de sa propre histoire et de l’histoire de son pays, passé, d’aujourd’hui et futur.
2.1- L’architecture comme moyen et contenu à l’école
Les lois, les missions, les actions et les programmes (Ministères, CAUE, Maisons de l’Architecture, etc…) déployés depuis plusieurs années convergent aujourd’hui dans un alignement propice au déclanchement de cette action qui accorde plein droit de cité à la culture et aux arts et en particulier à l’architecture dans le système éducatif français.
Cette action a pour objectif une quintuple exigence :
• L’épanouissement de l’enfant : parité entre aptitudes rationnelles et le développement de la sensibilité.
• L’Accès aux autres savoirs fondamentaux : l’architecture est un sujet complet et un vecteur formidable pour toutes les matières enseignées du cursus scolaire.
• Un enjeu politique ; former des enfants capables de se mouvoir librement dans tous les langages: maitriser le langage, c’est moins de violence, c’est véritablement entrer dans l’humanité ; c’est l’apprentissage de la civilité.
• Un enjeu écologique, économique social et politique: l’alphabétisation culturelle en architecture, un sésame vers la civitas de demain : donner la possibilité de former des futurs citoyens investis et critiques, acteurs de leur territoire.
• être capable d’anticiper et d’innover dans une société démocratique en pleine mutation et devenir acteur de son destin.
Le mot architecture doit être pris dans son sens le plus large qui comprend l’urbanisme, le développement durable, le patrimoine, le paysage…On recherchera à travers l’architecture à rendre les autres disciplines, l’écriture, le français, la géographie, l’histoire, les mathématiques plus vivantes, plus riches, plus denses. Comme indiqué plus haut le rôle de l’architecture dans l’éducation, non seulement comme moyen d’épanouissement et de connaissance mais comme contenu, susceptible d’éclairer le réel dans sa complexité. L’architecture servira à favoriser le développement d’une pensée mobile et souple qui permet de faire face de manière inventive à des situations inhabituelles et à une meilleure appropriation des savoirs en faisant appel à l’affectif, à l’intelligence sensible, à l’émotion, au sens critique. Elle pourra être une source de motivation pour apprendre et un antidote à l’ennui. Plusieurs options pédagogiques peuvent se présenter, alternatives ou complémentaires. La sensibilisation à l'architecture peut être proposée comme module intrinsèque ou intégrée dans le cursus des autres disciplines enseignées.
Il ne s'agira pas d'additionner une discipline supplémentaire à la "liste des matières "de l'enseignement primaire et secondaire, ce qui se confronterait à l'obstacle de la sectorisation des savoirs et pratiques qui est précisément à faire évoluer.
Les objectifs d'une pédagogie de la sensibilisation à l'architecture sont bien de jouer la partition d'une intégration entre savoirs spécialisés et vision étendue à propos des informations et pratiques qui sont dispensées, de tendre au croisement des disciplines, ce qui peut être adossé à l'analyse d'œuvres ou de processus impliquant l'architecture.
Sans qu'un tel exemple épuise les croisements recherchés, parler de proportions et d'échelle à propos d'une architecture utilise aussi bien le concept mathématique d'homothétie que celui plus philosophique d'un rapport de l'homme à son environnement. De même les événements historiques renvoient-ils aussi à des productions spatiales et architecturales qui célèbrent simultanément dans son patrimoine la mémoire de son art et celle de l’identité de ses peuples. Dans ces deux exemples- uniquement illustratifs- les points d'entrée peuvent être au sein des disciplines concernées (mathématique, histoire) ou dans un cours plus spécifique sur l'architecture. Les actions à venir permettront d'étudier et proposer les pédagogies et méthodes les plus adaptées à cet égard.
2.2- Le temps de l’action : un premier plan sur deux ans
Pour rendre concrète cette action, ramener de la marge des savoirs dans ses prérogatives la pensée sur l’art, la culture et donc l’architecture, l’Ordre National des Architectes est prêt à s’investir et piloter un projet -avec les acteurs en place. Ce sera un plan de travail sur environ deux ans avec -à l’issue de ce temps- un document/outil pédagogique pour développer à travers le cursus scolaire un apprentissage à travers l’architecture dans chaque matière enseignée et cette inadéquation avec les programmes officiels. Ce premier plan sera consacré au niveau maternel, suivi des autres niveaux.
Pour cela une équipe pluridisciplinaire pourra être constituée d’architectes, enseignants, psychologues, sociologues, spécialistes invités, artistes, graphistes, etc… avec les acteurs actuels de la sensibilisation (CAUE, MA, les Ministères et instituts concernés (Culture, Education, le HCEAC*, etc..) dans un partenariat qui accomplira un travail d’analyse (de programmes officiels, de matières enseignées, des objectifs et visions et des méthodes à privilégier…), de recherche (pédagogique, innovatrice, ludique, iconographique…), de présentation (ergonomie, graphique…),et enfin de présentation, rédaction et édition des outils pédagogiques. La forme à définir sera un ou plusieurs outils/documents par matière et par niveau qui seront exploitables par l’enseignant sans ou avec l’aide d’un architecte. L’architecture sera à la fois contenu et vecteur de l’enseignement de la discipline parmi d’autres. Le corpus final pédagogique constituera un document facilement appropriable à la fois par tous les enseignants comme par les enfants. Il sera prévu une période de validation et de retour sur expérience qui contribuera au document définitif. Le document définitif sera classé par matière et niveau - de la maternelle jusqu’au primaire Cycle 1 et 2.La vocation de l’architecture sera de dialoguer avec les fondamentaux d’apprentissage, l’histoire, les lettres, comme avec les sciences, les mathématiques, l’éducation physique, la musique en multipliant les approches pluridisciplinaires mais aussi avec des démarches désintéressées et dont la rationalité s’alliera avec la sensibilité, la subjectivité et le plaisir.
Après acceptation et validation par les Ministères de Tutelle (Education & Culture), il sera mis à disposition avec un plan de mise en œuvre dans toutes les écoles publiques et/ou privées sous contrat de France et des Dom-Tom.
Conclusion : se préparer au grand débat qui va suivre
« L’histoire s’écrit à grande vitesse et nous sommes confrontés à des choix et des décisions qui définiront les futurs de l’éducation.
Il est urgent d’améliorer le monde d’avant, ce qui nous pose à tous un véritable défi et implique que nous prenions nos responsabilités. Nous devons construire des narratifs de ce que pourrait être la nouvelle réalité. Nous devons alimenter les sources qui nous donnent l’espoir de repenser le fonctionnement du monde. L’éducation doit être au cœur du monde de l’après-Covid. Pour cet avenir, nous avons besoin dès maintenant de faire preuve d’audace dans notre réflexion et décourage dans notre action. »
Conclusion de la publication de la Commission internationale sur Les futurs de l’éducation. 2020.
« L’éducation dans un monde post-Covid : neuf idées pour l’action publique » Paris, UNESCO.
Ewa Struzynska
Architecte
Ancienne directrice et membre du Programme de Travail Architecture & enfants de l’Union Internationale des Architectes (UIA)
Fondatrice du Prix International de l’UIA Les Cubes d’OR Architecture et enfants
Rédactrice en chef de la Charte pour la sensibilisation des enfants à l’architecture de l’UIA à l’usage des décideurs et gouvernements.
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*1 Ministère de l’éducation nationale de la jeunesse et des sports, page de garde pour l’éducation artistique et culturelle :https://www.education.gouv.fr/l-education-artistique-et-culturelle-7496C... La charte pour l'éducation artistique et culturelle https://www.education.gouv.fr/l-education-artistique-et-culturelle-7496
*2 Depp: https://www.education.gouv.fr/direction-de-l-evaluation-de-la-prospectiv...
* 3 dans article du Figaro de Caroline Beyer, publié le 23 septembre 2019
* 4 dans «OTIUM / art/éducation/démocratie» de Jean-Miguel Pire, éditions Actes Sud, 2020.
* 5 dans «Condition de l’homme moderne» de Hannah Arendt, édition Calmann-Lévy Pocket
* 6 http://www.centrechastel.paris-sorbonne.fr/page/qui-etait-andre-chastel
* 7 https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Education-artistique-et-cu... et INSEAC https://www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Education-artistique-et-cu...
SÉLECTION NATIONALE (NON EXHAUSTIVE) DE SITES SUR L'ÉDUCATIONARTISTIQUE ET CULTURELLE
Portail interministériel sur l'éducation artistique : www.education.arts.culture.fr
Centre national de la documentation pédagogique : www.cndp.fr/accueil.html
Portail interministériel sur l'information pour la jeunesse : www.jeunes.gouv.fr/
Ministère de la Culture : http://www2.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/https://www.cult...
CAUE : https://www.fncaue.com/portail-pedagogique/
Maisons de l’Architecture https://www.ma-lereseau.org/
Ministère de l’Education Nationale, de la jeunesse et des sports :https://eduscol.education.fr/arts-plastiques/
Le réseau de création et d’accompagnement pédagogique: https://www.reseau-canope.fr/arts-visuels/architecture.html
Histoire des Arts : http://www.histoiredesarts.culture.fr/index.php
Cité de l’Architecture et du Patrimoine : https://www.citedelarchitecture.fr/frhttp://www.archipedagogie.org/
Sélection Internationale :
Charte UIA pour la sensibilisation des enfants et des jeunes à l’environnement bâti du Programme de Travail Architecture & enfants de l’Union Internationale des Architectes(UIA) (en anglais, bientôt en français et d’autres langues):https://www.architectureandchildren-uia.com/infosur le Prix international UIA Les Cubes d’Or Architecture & enfants :
https://www.architectureandchildren-uia.com/golden-cubes
https://www.facebook.com/architectureandchildrenuiawp/
UNESCO : L’éducation dans un monde post-Covid : neuf idées pour l’action publique» Paris,https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000373717_fre/PDF/373717fre.pdf... http://whc.unesco.org/fr/wheducation/
Chicago architecture center:http://www.architecture.org/learn&http://www.architecture.org/learn/scho...
https://architectureandeducation.org/2017/11/24/architecture-schools-for...
Lecture (échantillon):
«OTIUM / art/éducation/démocratie» de Jean-Miguel Pire, Paris, éditions Actes Sud, 2020.
Et « La création d’un enseignement d’histoire des arts dans la scolarité, une mauvaise décision ?communication lors de la journée annuelle de l’EA 112, La « mauvaise » décision,27/01/2014, François Monnier et Jean-Michel Leniaud (dir), Droz, 2015
«Ce que l’Ecole peut encore pour la démocratie» de Philippe Meirieu, Paris Editions Autrement, 2020 & « Le plaisir d’apprendre » du même auteur, Editions Autrement, 2014
« De la pédagogie » de Jean Piaget, Paris Odile Jacob 1997
« Condition de l’Homme moderne » de Hannah Arendt, Calmann Lévy Pocket 1983 & du même auteur « La crise de la culture », Folio essais
## Mots-clés pour rechercher dans le Livre blanc :
Culture architecturale | Patrimoine | Art
ARCHITECTE ou société d’architecture
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