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Contribution du CNOA à la SNBC
Découvrez le dernier volet de la contribution du Conseil national de l’Ordre des architectes à la consultation nationale sur la décarbonation, avec le point de vue de l'Ordre sur la frugalité et les écomatériaux.
Contribution du CNOA à la SNBC
La concertation nationale, ouverte du 4 novembre au 16 décembre dernier, a donné la parole aux citoyens et aux organisations pour faire des propositions et enrichir la stratégie du pays pour se décarboner et atteindre ses objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre.
Dans sa contribution de 4 pages, le CNOA a proposé des leviers pour décarboner par l’architecture, à toutes les échelles : aménagement, construction, rénovation, matériaux et techniques. Notre contribution complète et celles de tous les autres acteurs sont d’ailleurs intégralement publiées sur le site du gouvernement.
Dans ce dernier épisode d’une série de quatre, nous restituons sans fard et en toute transparence la quatrième partie de nos propositions, celle en faveur d’une architecture frugale et basée sur l’utilisation d’écomatériaux.
L’empreinte carbone des matériaux de construction représente 50 Mt CO2eq émises en France en 2019, soit un tiers des émissions du secteur du bâtiment, lui-même responsable du quart des émissions du pays. Les composants représentent donc un levier prioritaire et nécessaire pour la transition écologique.
Dans cette perspective, l’architecture frugale offre des leviers intéressants pour diminuer l’empreinte carbone associée aux matériaux tout en améliorant le confort des résidents, été comme hiver.
Pour les constructions neuves, que les logements soient individuels ou collectifs, les solutions architecturales privilégiant la conception de logements traversants, des hauteurs sous plafond permettant la pose de brasseurs d’air, l’utilisation de matériaux biosourcés aux propriétés hygrométriques, mais aussi les solutions bio climatiques (protections solaires, surventilation nocturne par balayage et tirage…), constituent des solutions simples pour éviter la pose d’équipements techniques énergivores comme la climatisation. Ces mesures préventives doivent être plus fortement valorisées dans la RE 2020, mais aussi guider les politiques d’aides publiques à la rénovation.
Parmi les autres mesures préconisées par l’architecture frugale, citons :
- Valoriser dans les aides publiques à la rénovation et la réglementation le recours à des solutions low tech pour assurer le confort d’été.
- Éviter le recours à la climatisation en systématisant la pose d’occultation adaptée et en utilisant la capacité de ventilation naturelle du bâtiment (double orientation, surventilation nocturne sécurisée, végétalisation des abords).
- Intégrer le confort d’été dans la rénovation globale.
Pour les matériaux plus spécifiquement, des politiques ambitieuses sont aussi à développer :
- Augmenter fortement par des incitations la part des écomatériaux (biosourcés / géosourcés / réemployés dans la construction et la rénovation).
- Privilégier les matériaux renouvelables, sobres et bas-carbone (bois, terre crue, paille, chanvre) dans les marchés publics.
- Développer les filières locales pour limiter le transport de matériaux. Promouvoir "l’architecture des 100 km" et cartographier les ressources territoriales d’écomatériaux et de professionnels capables de les mettre en œuvre.
- Mettre en place une écoconditionnalité des aides publiques autour de la performance environnementale et carbone des matériaux.
- Mettre en place un carbon score pour l’ensemble des matériaux de construction.
- Moduler le taux de TVA des matériaux en fonction de leur indice carbone.
Ainsi, une action à toutes les échelles doit être mise en œuvre afin de décarboner en profondeur et rapidement les secteurs de la construction et de l’aménagement.
En plus de leur efficacité, les mesures proposées par le Conseil national de l’Ordre des architectes participent de la qualité de vie et de l’amélioration du confort quotidien de nos concitoyens. A fortiori, elles bénéficient d’une plus grande acceptabilité, facilitant leur mise en œuvre, la rendant bénéfique sur plusieurs tableaux environnementaux et sociaux.
C’est ce travail que le CNOA a contribué à définir et préciser lors de la concertation pour la Stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC). Après des mois de travail, les dizaines de parties prenantes des groupes de travail, représentant tous les acteurs de ces secteurs, ont abouti à de nombreuses propositions détaillées et largement soutenues.
Le CNOA soutient toujours ce travail collectif, fructueux et prolifique. La présente contribution en est d’ailleurs partiellement inspirée.
Pour lire l'intégralité de notre contribution :
ARCHITECTE ou société d’architecture
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