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L’architecture bas-carbone : épisode N° 1

Le Conseil national de l’Ordre des architectes a contribué à la concertation nationale sur la 3ème Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Nos propositions visent la décarbonation de l’architecture à toutes les échelles, de la ville aux gravats. 

Publié le
, mis à jour le
24 janvier 2025
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Architecture bas carbone : épisode 1

Architecture bas carbone : épisode 1

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La concertation nationale, ouverte du 4 novembre au 16 décembre dernier, a donné la parole aux citoyens et aux organisations pour faire des propositions et enrichir la stratégie du pays pour se décarboner et atteindre ses objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre. 

Le CNOA a proposé des leviers pour décarboner par l’architecture, à toutes les échelles : aménagement, construction, rénovation, matériaux et techniques. 

Dans ce premier épisode d’une série de quatre, nous restituons sans fard et en toute transparence la première partie de nos propositions, celle en faveur d’un aménagement décarboné. Les prochains épisodes aborderont les autres échelles d’action. Notre contribution complète et celles de tous les autres acteurs seront d’ailleurs intégralement publiées sur le site du gouvernement dans les prochaines semaines. 

La contribution du Conseil national : décarboner par l’aménagement

Le Conseil national de l’Ordre des architectes a pris position pour une approche de décarbonation transversale de l’aménagement et du bâtiment. En effet, les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées aux bâtiments sont en partie fonction de la façon dont ils sont construits (matériaux utilisés, performance énergétique du bâti, etc.), mais également de la forme urbaine dans laquelle ils sont intégrés. 

Les choix d’aménagement impactent près de deux tiers des émissions françaises de GES d’après le CITEPA. À titre d’exemple, les consommations de chauffage de maisons mitoyennes seront inférieures à celles de maisons identiques, mais séparées. Dans le même ordre d’idée, la compacité et la densité de la forme urbaine influent sur les émissions de carbone d’un grand nombre d’usages. 

Pour agir sur ce gisement, il s’agit de reconstruire la ville sur la ville, de la rendre vivable et compacte, adaptée à la mobilité douce, propice à l’émergence d’une vie sociale riche et sobre en émissions. 

Lors des travaux pour la consultation de la Stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC), ou encore lors du CNR Logement, le CNOA et le reste des acteurs de la filière de l’aménagement ont identifié des leviers consensuels à actionner pour décarboner le pays. Parmi ces leviers, nous retrouvons : 

  • Diversifier les formes urbaines et les typologies d’habitats permettant de bien vivre dans la ville dense. 
  • Améliorer la qualité des logements (taille, hauteur, double orientation, luminosité, espaces extérieurs) et leur relation à la ville.
  • Réduire la place consacrée à la voiture individuelle dans les constructions, mutualiser les stationnements et les véhicules. Fixer le nombre de places de parking au niveau du quartier plutôt qu’à la parcelle dans les PLU. 
  • Cartographier le bâti vacant, taxer davantage la vacance et favoriser l’occupation temporaire. 
  • Harmoniser les réglementations pour permettre la mutualisation des usages au sein d’un même bâtiment. 

Si la décarbonation est une priorité, pour être tenue, elle doit aussi bénéficier d’une acceptation sociale par nos concitoyens. Par exemple, la prise en compte du confort d’été dans l’aménagement contribue à une ville bas-carbone pérenne, moins sujette à la maladaptation. Sur ce point, des mesures d’accompagnement s’imposent :

Rendre obligatoires les PLU bioclimatiques prévoyant les aménagements en toiture comme protection contre la surchauffe.

  • Renaturer les espaces urbains.
  • Lutter contre les ilots de chaleur et la surchauffe des bâtiments en travaillant les formes urbaines qui favorisent les ombrages et la circulation de l’air. (Effet Venturi).
  • Lutter contre les ilots de chaleur en boisant les abords des bâtiments avec des essences diversifiées et adaptées au climat local, ainsi qu’à ses évolutions lors des prochaines décennies. 
  • Compléter le volet paysager du permis de construire par un plan de plantations. 
  • Créer une nouvelle canopée urbaine en généralisant la présence d’arbres en ville.

Découvrez nos propositions pour la décarbonation de la construction la semaine prochaine, dans l’épisode 2 de cette série. 

 

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