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Disparition de Françoise Choay

Philosophe et historienne des théories et des formes urbaines et architecturales, Françoise Choay est décédée à l’âge de 99 ans. 

Publié le
, mis à jour le
15 janvier 2025
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Françoise Choay : 1925 - 2025

Françoise Choay : 1925 - 2025

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Rare femme de sa génération à atteindre une telle notoriété scientifique. "L’urbanisme n’est-il pas à la fois théorie et pratique, solidaire du projet de société dans son institution imaginaire comme dans ses institutions réelles, tributaire de savoirs multiples, scientifiques ou non, de savoir-faire traditionnels ou novateurs, de coutumes et d’habitudes ?" s’interrogeait Françoise Choay.

 

Née, Françoise Weiss, le 29 mars 1925 à Paris, Françoise Choay poursuit des études de philosophie avant de devenir critique d’art dans des revues tels L’Observateur, L’Œil et Art de France

Elle écrit, ensuite, plusieurs ouvrages sur l'histoire de l'architecture et l'urbanisme, dont une critique de l’œuvre de Le Corbusier, puis une anthologie critique sur l'urbanisme : L'Urbanisme, utopies et réalités, parue au Seuil en 1965. 

Après la soutenance de sa thèse d'État consacrée à Leon Battista Alberti et aux utopies spatiales (notamment celles de Thomas More), en 1978, elle enseigne jusque dans les années 1990 à l'Université de Vincennes (aujourd'hui Université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis). Selon Françoise Choay, l'urbanisme d'Haussmann constitue une illustration réussie de cet urbanisme génératif, basé sur des règles (de gabarit, de taille de rue, de distribution des espaces verts). 

Elle participe au tome 4 de l'"Histoire de la France urbaine", de Georges Duby, paru en 1985. Elle participe plus tard à l'édition et aux commentaires de textes d'Haussmann et d'Alberti. 

En 1994, son article "Le règne de l'urbain et la mort de la ville" fait date. Elle y critique un aménagement urbain inféodé aux réseaux techniques et à leurs concepteurs, qui entraîne une perte de l'échelle humaine dans l'urbanisme. 

Dans son ouvrage "L’Allégorie du patrimoine", elle identifie les textes et les figures fondatrices des pratiques de conservation tant muséales qu'archéologiques et urbaines. Cet ensemble de travaux prolonge sa critique de l'urbanisme et cherche à identifier les voies d'un aménagement de l'espace respectueux de l'humain. En 2007, son livre "Pour une anthropologie de l’espace" , qui regroupe des textes épars, en constitue un nouveau jalon en soulignant la cohérence de son parcours intellectuel.

Françoise Choay est élue Membre de l'Académie des arts de Berlin en 1999.

Elle a reçu le prix du Livre d'architecture 2007 pour son ouvrage "Pour une anthropologie de l’espace". 

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