Architectes en Corse : mixité, parité, égalité ?

Cette année encore, la journée internationale des droits des femmes est l’occasion de poser un regard sur l’évolution de la mixité dans le métier d’architecte en Corse, et de nous interroger sur les questions de féminisation et d’égalité.

Quelques chiffres.

En mars 2024, le nombre d’architectes inscrits au tableau de l’Ordre des architectes de Corse est établi à 288, comprenant 124 femmes et 164 hommes, soit une répartition de 43% de femmes et 57% d’hommes.

Les architectes inscrits ont entre 26 et 89 ans. La plus jeune inscrite est une architecte salariée à Bastia, née en 1997. Le plus âgé est un architecte qui exerce en libéral à Calvi, né en 1934.

Mixité et féminisation.

Alors que la part de femmes inscrites au niveau national est de 33%, la Corse, en tête des régions en termes de répartition hommes-femmes depuis plusieurs années, confirme avec ses 43% de femmes la féminisation du métier.

Si l’on y regarde de plus près, on remarque que la parité est effective pour les architectes inscrits de moins de 60 ans puisque, sur les 209 architectes qui composent cette tranche d’âge, on compte 108 femmes et 101 hommes.

Les femmes sont majoritaires chez les moins de 30 ans, une tranche qui recense 5 femmes et 4 hommes.

On peut même dire que qu’elles sont surreprésentées chez les moins de 40 ans, avec 61 femmes et 40 hommes, soit 60% de femmes.

Elles sont en revanche minoritaires chez les plus de 50 ans, qui comptent 27% de femmes, et totalement absentes chez les inscrits de plus de 80 ans, qui comptent à ce jour 7 hommes.

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Tranches d'âges 1

CROA Corse

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Tranches d'âges 2

CROA Corse

Activités et modes d'exercice.

Les modes d’activités des architectes sont variés.

En Corse, on trouve majoritairement des architectes qui exercent exclusivement en mode libéral, ils sont 121 au total, soit 42%.

A peu près autant d’architectes exercent exclusivement en tant qu’associé d’une ou plusieurs sociétés d’architecture, 117 au total, soit près de 41%.

On trouve ensuite 27 architectes qui exercent à la fois en libéral et associé, soit 9% d’entre eux.

Les salariés sont au nombre de 15, soit 5%, dont 1% à la fois salarié et libéral ou salarié et associé.

Enfin 8 architectes sont sans activité momentanée, retraités ou exerçant à l’étranger, soit 3%.

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Activités 1

CROA Corse

Concernant la répartition hommes-femmes suivant les modes d’exercice des actifs, sans surprise, la seule catégorie dans laquelle les femmes sont majoritaires, est celle du salariat exclusif, qui compte 7 femmes, dont 2 salariées du privé et 5 du public, et 5 hommes, dont 4 salariés du public et 1 du privé.

On note également que dans la catégorie « sans activité momentanée », on trouve exclusivement des femmes, au nombre de 4. Les architectes demandant à figurer dans cette catégorie, doivent fournir les preuves attestant de leur situation lorsqu’ils sont par exemple en liquidation judiciaire, maladie, ou recherche d’emploi. Cette exclusivité féminine n’est pas anodine et démontre une plus grande précarité professionnelle chez nos consœurs.

Par ailleurs, les retraités sont exclusivement des hommes, au nombre de 3. Figurer dans cette catégorie n’est pas toujours demandé par les architectes en fin de carrière, ce chiffre n’est pas donc significatif.

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Activités 2

CROA Corse

Enfin, la Corse compte également 10 « architectes honoraires ». L’honorariat est un titre honorifique accordé par le Conseil régional de l’ordre, sur sollicitation de l’architecte, après sa désinscription. Il est important de souligner qu’il n’y a jamais eu aucune femme « architecte honoraire » en Corse, ni aucune sollicitation de leur part. L’occasion d’inviter nos consœurs à envisager cette possibilité à la fin de leur carrière professionnelle, également.

Egalité ?

Il manque à cette observation des architectes en Corse une analyse des rémunérations, et de leur répartition hommes-femmes. Nous n’avons pas connaissance de ces données et il serait intéressant de les examiner.

Nous savons, qu’au niveau national, des inégalités persistent entre les hommes et les femmes concernant le sentiment de pénalisation professionnelle liée à la parentalité ou les écarts de revenus.

Nous avions également observé en 2022 que la Corse possédait l’écart le plus important entre le revenu médian et le revenu moyen, ce qui témoignait d’une distribution inégalitaire des revenus sur le territoire, avec un revenu moyen qui était surévalué par la présence de hauts revenus.

Espérons que cette distribution inégalitaire des revenus ne soit pas exacerbée par la forte féminisation du métier et notre remarquable mixité… A suivre !