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La commission de la Culture, de l'Education et de la Communication du Sénat a auditionné mercredi 1er mars Olivier Celnik, élu du Conseil national de l'Ordre des architectes, ainsi que François Brouat, président du collège des directeurs des Écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA), pour dresser un bilan du système actuel de l’enseignement de l’architecture et tirer des perspectives.
Cette audition intervient au moment où se sont déclarés des mouvements de contestation au sein des ENSA, revendiquant davantage de moyens pour mener à bien les projets pédagogiques mais aussi pour revaloriser les contrats d’enseignants précaires et pallier le sous-effectif des personnels administratifs.
Olivier Celnik a pu présenter la profession et ses enjeux à 25 sénatrices et sénateurs, pour certains déjà très avertis sur ces sujets.
Il a pointé plusieurs éléments tirés d’Archigraphie 2022 comme la faiblesse du nombre d’architectes en France (par rapport aux autres pays européens) et le risque de voir se créer très prochainement des déserts architecturaux dans certains départements ruraux.
Il a alerté sur l’existence d’un "numerus clausus de fait", lié aux moyens limités des écoles qui bride les effectifs, tant à l’entrée des écoles que lors de l’inscription en HMONP à laquelle tous les étudiants n’ont pas accès. Pourtant, et cela a été souligné, le pays aurait besoin de davantage d’architectes, à la fois pour des missions de maitrise d’œuvre (répondre au vaste marché de la réhabilitation par exemple) et pour développer des missions de conseil et de diagnostic urbain afin de permettre à tous les territoires de mener à bien la transition écologique.
Olivier Celnik a rappelé que l’Ordre siège aujourd’hui au conseil d’administration des écoles d’architecture ainsi qu’aux jurys des HMONP. Les Conseils régionaux de l’Ordre cultivent des échanges de plus en plus réguliers avec les écoles de leur région. Le CNOA encourage ces rapprochements et a d’ailleurs animé récemment une réunion du réseau des représentants des CROA dans les ENSA.
L’Ordre mène par ailleurs plusieurs actions en lien avec la formation : il travaille actuellement à la production d’un référentiel des compétences nécessaires aux différentes activités du métier de l’architecture ; il participe aussi, avec le ministère de tutelle, à la mise à jour du répertoire national des certifications professionnelles, ainsi qu’aux travaux de l’Observatoire de l’économie de l’architecture dont un volet concerne l’enseignement.
Pour l’Ordre, la formation des futurs architectes, qui est très multidisciplinaire et dont l’enseignement du projet est le cœur et la valeur ajoutée, doit évoluer en fonction des exigences de la société, en particulier la transition écologique, mais aussi la qualité du logement, l’adaptation des normes du bâti, la rénovation et la réhabilitation de l’existant, le ZAN et l’aménagement du territoire, ou encore l’innovation et les technologies numériques. Autant de sujets de société pour lesquels le plaidoyer de l’Ordre, publié en 2022, a proposé de considérer « l’architecture comme solution ». Les compétences acquises au cours des études doivent donc s’enrichir, par exemple en matière d’ingénierie de projet, d’intervention sur l’existant et le patrimoine ou de recours aux matériaux bio et géo sourcés et à l’économie circulaire.
Les modalités pédagogiques sont aussi appelées à évoluer en intégrant davantage l’apprentissage, des stages longs ou les bi-cursus. L’Ordre souligne aussi l’importance du développement de la formation continue et du rapprochement entre les étudiants et le monde professionnel.
Enfin, Olivier Celnik s’est fait l’écho des mouvements de protestation en cours, notamment à l’école de Rouen, et réaffirmé le soutien apporté par l’Ordre à la tribune des directeurs des ENSA publiée décembre 2022 : « Nous, directeurs d’école d’architecture, appelons à un investissement massif dans l’enseignement de l’architecture afin de former les futurs acteurs de la transition ». Il a rappelé que le rapport rendu en 2021 par l’Inspection Générale des Affaires Culturelles (IGAC) sur les conditions de l’enseignement et le déroulement de la formation dans les ENSA relevait une dépense publique moyenne par étudiant de 8 500 euros, un montant loin derrière celui des écoles d’ingénieurs ou des classes préparatoires aux grandes écoles.
ARCHITECTE ou société d’architecture
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Commentaires
Quel bonheur de voir l'Ordre
Quel bonheur de voir l'Ordre s'engager dans les problématiques de formation initiale. Bravo pour le travail fournit