Fil d'Ariane
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Si les produits biosourcés sont de plus en plus déployés dans le bâtiment en France, avec une croissance en volume de l’ordre de 15% par an[1], il reste néanmoins à construire une véritable stratégie pour lever concrètement les freins (techniques, normatifs, réglementaires et culturels) à la prescription des matériaux biosourcés dans la construction. Le développement des filières dans les territoires est freiné par un certain nombre d’obstacles, relatifs notamment au problème de structuration des filières à l’échelle locale mais aussi à la formation et mobilisation insuffisantes des acteurs de la construction.
Pourtant, face aux défis écologiques, développer l’usage de matériaux et techniques constructives biosourcés est une nécessité. En France, le secteur du bâtiment est responsable chaque année de près de 45% de la consommation énergétique[2] et émet près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES), dont la majorité en phase construction (60%), étape dans laquelle les matériaux pèsent pour 40%[3]. Par ailleurs, le secteur produit chaque année plus de 40 millions de tonnes de déchets.[4]
Avec un usage renforcé des matériaux biosourcés, matières premières renouvelables et issues en grande partie de biomasse végétale, les acteurs s’engagent à réduire l’utilisation des ressources et les émissions de GES du secteur. Au-delà de gains environnementaux, le développement et la structuration des filières biosourcées va générer de nouvelles activités, bénéfiques à l’économie locale.
Un plaidoyer pour les matériaux biosourcés
Le CROAIF et la Chambre d’agriculture de la région Ile-de-France ont souhaité se réunir avec les acteurs de la production et de la construction Bois, Chanvre et Paille pour créer un Comité de liaison des matériaux biosourcés*. L’objectif est de sensibiliser les pouvoirs publics, la maîtrise d’ouvrage et les acteurs de la construction, et de les accompagner pour intégrer les matériaux biosourcés dans les projets de construction ou réhabilitation d’équipements publics, tertiaire et d’habitat.
Face à la crise du Covid-19, qui a impacté fortement l’aménagement des territoires et le secteur du bâtiment, le recours aux filières biosourcées, en offrant de nouveaux débouchés pour la production agricole et sylvicole et en renforçant les liens agri-urbains, apparaît comme l’une des clés du « Plan de Relance », avance le Comité de liaison des matériaux biosourcés dans un communiqué publié en juillet 2020.
Dans son manifeste, le Comité souligne l’intérêt commun de recourir aux matériaux biosourcés, des agriculteurs jusqu’aux concepteurs et constructeurs, qui sont à la fois des « ressources de proximité, humaines et naturelles » et un moyen de « consolider la chaîne des acteurs, pérenniser les savoir-faire, offrir des possibilités nouvelles à nos régions ». Avant de poursuivre notamment sur l’enjeu écologique de développer les filières biosourcées : « construire en structure bois permet de réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment de 25 % sur toute sa durée de vie ; une maison en paille de 100 m2 stocke 18 tonnes de carbone et un habitat isolé en béton de chanvre stocke 20 tonnes de C02. ».
Enfin, le Comité de liaison formule huit propositions pour « relancer l’activité agricole, du bâtiment et de la construction mais aussi créer des savoir-faire et des emplois pérennes, non délocalisables ». Des pistes d’actions qui se situent à la fois à l’échelle locale et nationale.
Les huit propositions du Comité de liaison des matériaux biosourcés
Agir localement
1 – Systématiser l’éco-conditionnalité des aides publiques (collectivités et État) à des critères tels que : circuits de proximité, matériaux renouvelables, captation de carbone, sobriété énergétique, biodiversité, effets sanitaires…
2 – Soutenir l’installation d’unités de production et de transformation à l’échelle régionale afin de développer des filières locales de matériaux et d’encourager la demande ;
3 – Identifier puis cartographier les ressources territoriales en matériaux et le réseau des professionnels en capacité de les mettre en œuvre avec le soutien des pouvoirs publics.
Agir au plan national
4 – Fixer un plafond maximal d’émissions de gaz à effet de serre et un seuil minimal de stockage de « carbone biogénique » pour le bâtiment dans le cadre de l’élaboration de la Réglementation Environnementale 2020 ;
5 – Renforcer les critères d’attribution du « Label Bâtiment Biosourcé » par la révision et l’extension de ses niveaux, et en mettant en place des dispositifs incitatifs ;
6 – Mettre en place un nouveau dispositif de « fiscalité verte » au bénéfice des acteurs et entreprises qui investissent dans la Transition écologique et l’Économie locale ;
7 – Intégrer les filières biosourcées au sein des instances d’information (CSCEE, base HQE-INIES) et les décliner au plan régional pour rééquilibrer le pilotage des politiques de ce secteur et de la Construction ;
8 – Créer un système « Bâti-Score », à l’image du nutri-score alimentaire, afin de prendre en compte et valoriser la Santé des usagers dans l’aménagement et la Construction.
*Créé en 2018, le Comité de liaison rassemble autour du CROAIF e et de la Chambre d’agriculture d'Ile-de-France, les filières Bois (Francilbois, UICB et AICB), Chanvre (Construire en chanvre en Ile-de-France et Interchanvre) et Paille (Collectic’IF Paille, RFCP), et est accompagné en expertise par les services de l’Etat en région (DRIAAF et DRIEA), l’Ademe-IDF, la Région Ile-de-France, et Ekopolis.
>> Voir le manifeste du Comité de liaison des matériaux biosourcés d’Ile-De-France "Pour une relance territoriale avec les matériaux biosourcés"
[1] Source : Le label produit biosourcé à la veille de la RE2020, Communiqué de presse Karibati, Juin 2019.
[2] Source : Chiffres-clés du bâtiment 2017, ADEME.[3] Source : Association BBCA[4] Source : Données 2014 publiées en 2017 www.statistiques.developpement-durable.gouv.frARCHITECTE ou société d’architecture
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Commentaires
Les choses changent. L
Les choses changent. L'écologie est au coeur des décisions de notre société, et j'en suis heureux. Certes, tout ça n'est pas encore au point mais les gouvernements ne font plus les sourdes oreilles. Axé nos centres d'intérêts sur le sport, l'écologie, ne pourra que donner une civilisation bien dans son corps et dans sa tête. Redevenons "honnête" envers notre planète, moins pollueur pour ensuite nous sentir bien !
De bonnes propositions pour
De bonnes propositions pour favoriser le developpement des materiaux biosources. Pour suivre des actualités dans ce domaine, je vous conseille de faire un tour sur ce blog maison.