Symposium à l’ENSA de Nancy : La profession d’Architecte : évolutions ou mutations ?

Cet événement organisé dans le cadre du cours d’introduction à la recherche était ouvert à tous : étudiants, enseignants-chercheurs et architectes.

Quatre personnalités sont intervenues afin de présenter leurs recherches et discuter au sein d’une table ronde des récentes évolutions de la profession d’architecte. Plusieurs problématiques ont été abordées : la formation des architectes et l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, l’évolution de la perception de la profession, l’émergence récente de nouvelles pratiques et de nouvelles compétences chez les architectes.

Les invités étaient, hormis Virginie Gravière :

– Margaux Darrieus, maîtresse de conférences à l’ENSA de Bretagne, pour ses travaux sur les enjeux de communication et de médiatisation dans l’évolution de la pratique des agences d’architecture ;

– Mirjana Gregorcic, professeure SES et docteure en sociologie, pour ses recherches sur les modalités et l’organisation du travail dans les agences d’architecture et notamment celles ayant choisi de se structurer en Scop ;

– Bettina Horsch, maîtresse de conférences à l’ENSA de Normandie, pour ses recherches sur la formation des architectes dans les ENSA et leur insertion professionnelle ;

Après une présentation des actions menées par l’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine pour la reconnaissance de la diversité des pratiques du métier d’Architecte, Virginie Gravière et les autres invitées se sont exprimées selon plusieurs axes :

• Axe 1 – Faire « corps » ? Regards sur la profession ?Qui est architecte ? Comment définir la profession ?
  Virginie Gravière a alors abordé différents points, selon les objectifs poursuivis par l’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine :
  – La nécessité de former un corps professionnel autour d’une culture commune.
  – L’importance de se réunir et de se retrouver autour de valeurs communes.

   

  Pour l’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine, réduire le métier aux seuls « architectes architecturant » (maitrise d’oeuvre vive) c’est donc ne pas voir cette force de la formation des architectes qui permet d’être présent dans de nombreux secteurs d’emploi à différentes strates de la société et ne pas leur apporter de reconnaissance.Il s’agit de s’engager vers une vision rénovée du métier, aux yeux de la société mais aussi aux yeux des étudiants.

• Axe 2 – Formation des architectes : pluridisciplinarité et insertion professionnelle ? Comment former les générations à venir aux futurs enjeux de la profession et quelles sont les pratiques pédagogiques à mettre en place pour favoriser l’insertion professionnelle ?
  Selon le point de vue du Conseil de Nouvelle-Aquitaine, voici les points abordés :
  – Inégalités sur les territoires liées à la répartition des écoles et au dynamisme local.
  – La densité des architectes par habitant en France est moins importante que dans la plupart des pays européens. 41,5 architectes inscrits à l’Ordre pour 100 000 habitants contre 82 en moyenne dans l’ensemble de l’Union Européenne.

   

  Alors à nous de rétablir une proportion d’architectes décente en menant un travail conjoint en lien avec les ENSA.Reconnaitre tous les architectes, pour le Conseil de Nouvelle-Aquitaine, c’est attester de la vitalité d’une formation non spécialisée et efficace pour investir de nouveaux champs mais c’est aussi s’assurer la capacité d’exister face à la concurrence de nouvelles spécialités.

• Axe 3 – Nécessité de l’évolution des pratiques ? Comment caractériser les dernières évolutions au sein des pratiques des architectes ? L’évolution des pratiques est-elle absolument nécessaire ?
  L’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine souligne l’importance de former des architectes en tenant compte des évolutions de la profession. Il est nécessaire d’être en phase avec les mutations sociétales et environnementales.Notre rôle est d’anticiper et d’accompagner les évolutions du métier dans leur diversité :

   

  • Formes émergentes de pratiques (collectifs, associations…)
  • Diversification des lieux d’exercices

  À nous de rétablir une proportion d’architectes qui permettent de renforcer efficacement le désir d’architecture dans notre société.

  Élargir le port du titre à l’ensemble des diplômés en architecture en est un moyen comme l’est l’accessibilité et l’attractivité pour les salariés d’agence. Les DEA ont reçu une formation de l’État pour porter l’intérêt général au travers de leurs prestations intellectuelles et conceptuelles quelque soit leur façon d’exercer. Ils œuvrent au quotidien au service de l’intérêt public de la création architecturale dans divers secteurs de l’économie de la culture de l’enseignement ou de la médiation…

  L’exercice de la maîtrise d’œuvre est la pratique la plus courante de la profession. Mais l’intérêt public de la création architecturale ne passe pas que par la maîtrise d’œuvre. Cette diversité c’est une richesse pour la société.