Les lauréats des Trophées Bâtiments Circulaires 2021

Le recours à des matériaux de réemploi, issus de la déconstruction, constitue une préoccupation croissante du secteur de la construction, afin de réduire son empreinte carbone sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Pour rappel, selon l’ONU Environnement et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le secteur des bâtiments représente près de 40% des émissions mondiales de CO2 et 35% de la consommation totale d’énergie en 2018.[1]

Dans ce contexte, en partenariat avec Construction21, l’association du Booster du Réemploi (initiative collective regroupant une trentaine de MOA publics et privés) a lancé en 2021 Les Trophées Bâtiments Circulaires, un concours inédit pour valoriser les projets les plus exemplaires en matière de réemploi, de circularité (éco-conception, bilan environnemental) et de reproductibilité.

Pour cette première édition des Trophées Bâtiments Circulaires, le jury composé d’experts (architectes, ingénieurs, contrôleurs techniques, courtiers en assurance, etc.) et d’étudiants en Master (ESPI) a distingué huit candidats, dont cinq lauréats, parmi les vingt-deux projets en lice, tous pionniers dans l’utilisation des matériaux de réemploi. L’occasion de démontrer l’existence de nombreuses pratiques de réutilisation, qui constituent des solutions bas carbone, aussi intéressantes qu’esthétiques.

En plus des cinq lauréats, un dans chaque catégorie (résidentiel neuf et rénovation, tertiaire neuf et rénovation, infrastructures et espaces publics), le jury a attribué trois mentions pour des projets exemplaires sur certains aspects de leur conception.

5 lauréats aux Trophées Bâtiments Circulaires

1. Prix de la construction neuve résidentielle - "La tentation du réemploi» - 4 logements à Colombelles (14) 
Le projet consistait à construire 4 logements individuels mitoyens deux à deux, sur des jardins délaissés, en ossature bois et accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR). Issu d’un nouveau découpage parcellaire en centre-ville, ce projet permet de densifier l’espace urbain en proposant de nouveaux logements à proximité des infrastructures existantes tout en limitant l’étalement urbain.

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Maître d'ouvrage : Les Foyers Normands
Architecte : L'archiviolette
©Michel Ogier - Archiviolette

2. Prix de la rénovation résidentielle : La Capoeïra à Pau (64)
Il s’agissait de transformer un ancien restaurant en maison de ville, en s’appuyant sur la valorisation au maximum de l’existant (planchers, charpentes et couverture d’origine) tout en maximisant les apports solaires passifs. Le recours aux principes bioclimatiques, de déconstruction et de réemploi des matériaux in-situ, a permis de supprimer notamment une partie de la toiture de la salle de restaurant, qui est devenue une cour remise en pleine terre.

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Maître d'ouvrage : Julie TEYNIE
Architecte : Raphael FOURQUEMIN architecte
©Raphael FOURQUEMIN architecte

3. Prix de la construction neuve tertiaire :« Résilience » - La ferme des possibles à Stains (93)
Siège de Novaedia, coopérative d’insertion par l’agriculture urbaine, ce bâtiment de conception bioclimatique est sobre en énergies et ressources. Inspiré par la permaculture et l’identité locale du territoire, il met en œuvre des matériaux bio-géosourcés (bois, terre, paille) et de réemploi (terre de déblais, fibre de cellulose issue de cartons d’emballages des chantiers, etc.), tout en adoptant une démarche low-tech et high-tech. D’une part, les apports solaires sont mis à profit par un mur en trombe en brique de terre crue (BTC). Ensuite, les espaces chauffés bénéficient d’une thermo-frigo-pompe, qui récupère l’énergie servant à produire du froid pour chauffer en même temps les locaux.

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Maître d'ouvrage : Novaedia
Architectes : Archipel zéro ; Bellastock 
©Archipel Zéro

4. Prix de la rénovation tertiaire : La Grande Halle de Colombelles (14)
Ancienne friche industrielle de la société métallurgique de Normandie (SMN), cette grande halle en béton a été transformée en un tiers-lieu de l’économie circulaire, organisés pour créer des espaces modulables pouvant accueillir tout type d’évènement professionnel et culturel. Projet pilote, ce chantier est le premier à dédier un lot au réemploi, en confiant une mission pour identifier des gisements dans un périmètre de 30 km autour du projet, les remettre en état et les stocker sur site (containers).

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Maître d'ouvrage : Normandie Aménagement
Architectes : Encore Heureux ; Construire
©Cyrus Cornut

5. Prix espace public - infrastructures : L’ombrière des canaux à Paris (XIX^ème)
Structure éphémère conçue à 90% en bois de réemploi, l’Ombrière est un concept structurel et architectural destiné à protéger du soleil les activités de l’association des Canaux. Autre exigence notable, le projet a été conçu, sourcé et construit en seulement deux mois. Exemple de revalorisation bas carbone, la structure a été entièrement démontée après l’été, afin de récupérer tous les éléments ou de pouvoir réinstaller rapidement le projet ailleurs.

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Maître d'ouvrage : Les Canaux
Architecte : WAO 
©Aurélien Chen

Trois mentions spéciales

1. Mention «Réversibilité et conservation du patrimoine » décernée à la transformation d’une école en 24 logements sociaux et d’un commerce, avec restructuration des circulations et réflexion sur le réemploi: Monceau : transformation d'une école en logements sociaux et commerces (Paris VIII^ème)
Maître d'ouvrage : Elogie Siemp
Architecte : Virtuel architecture

2. Mention «qui donne envie » pour la réalisation d’un éco-lieu solidaire pour lutter contre le gaspillage, conçu à 70% en bois : Envie le Labo : un bâtiment démonstrateur en réemploi (Paris XX^ème)
Maître d'ouvrage : Fédération Envie 
Architecte : Urban Act

3. Mention « Conservation patrimoniale et démarche opérationnelle » pour la restauration d’une ancienne grange-étable, avec des matériaux biosourcés et réemployés, pour en faire un lieu culturel et citoyen : Grange Montsouris (Paris XIVème)
Maître d'ouvrage : Ville de Paris - SAMO
Architectes : Grand Huit ; Atelier Aurélien Masurel et Sophie Popot 

>> Pour en savoir plus : Découvrez les projets en vidéos, et retrouvez toutes les informations sur la plateforme dédiée sur Construction21

Président du jury : Julien HANS, Directeur du département énergie environnement au CSTB.
Juré(e)s :

• Valentin Blanlot, Coordinateur économie circulaire et réemploi au Wip
• Amine Kadiri, Directeur Général Associé chez Neo Eco
• Noémie Colleu Muret, Porteuse de projet d’une plateforme de réemploi à Rennes auprès du Collectif Bati Récup’ et consultante économie circulaire chez Elan
• Sarah Romeo, Responsable Innovation Construction chez Marsh
• François Brillard, Responsable Pôle Bois et Matériaux Biosourcés chez Bureau Alpes Contrôles
• Justine Emringer, Cheffe de projet Métabolisme urbain pour le territoire de Plaine Commune
• Hugo Bonnet, Responsable des études - Réemploi chez Cycle Up
• Laure Meriau, Architecte, associée aux Ateliers 2/3/4
• Gabriel Hernandez, étudiant en Master MAPI (Management en Aménagement et Promotion Immobilière) à l’ESPI
• Paul De Boysson, étudiant en Master MIFIM (Manager en Ingénierie de la Finance Immobilière) à l’ESPI

[1] Source : Rapport « Pour un secteur des bâtiments et de la construction à émissions nulles, efficace et résilient dans le monde », (anglais).